Un nouvel Arrêté Royal IBR est entré en vigueur le 3 mars 2023. Il n’a toutefois pas induit beaucoup de changements en pratique puisque la majorité des mesures citées étaient déjà en place depuis 2021.
Les mesures importantes
- Dans les troupeaux infectés qui n’ont jamais été indemnes, le délai d’élimination des bovins gE est fixé au 31 octobre 2023.
- Dans les troupeaux précédemment indemnes qui ont malheureusement perdu leur statut, un régime particulier leur accorde un délai de 4 ans pour les réformer, à partir de la perte du statut.
- Les bovins gE négatifs, issus de troupeaux « infectés » ( I2 ), n’ont plus que pour seules destinations possibles l’abattoir ou un troupeau d’engraissement, par transport direct et séparé.
D’autres mesures et changements sont prévues en 2024 quant au transport des bovins et du statut IBR dans ce contexte. Les étables de négociants seront également, à terme, certifiées par un statut IBR grâce à la mise en place d’un système de traçabilité dans les transports de bovins. Cela permettra, à l’avenir, de garantir que des bovins indemnes n’ont pas côtoyé des bovins infectés lors de leurs déplacements commerciaux.
Par ailleurs, une réflexion est en cours au niveau du Fonds de Santé pour mettre en place un système d’indemnisation des bovins gE+ à réformer dans les troupeaux ayant perdu récemment ( <= 4 ans ) leur statut indemne. Nous vous en informerons dès les modalités pratiques connues !
La lutte IBR, en chiffres
Comme l’indique le graphique 1, la « tarte » est largement verte ! Les troupeaux indemnes I4 et I3 représentent, hors engraissement, 96 % des cheptels et les troupeaux infectés 1,9 % seulement. Parmi ces derniers, 60 % de troupeaux infectés n’ont jamais été indemnes et 40 % sont hélas des infections récentes ré-infectés récents, après avoir été indemnes.
Le graphique 2 concerne les bovins eux-mêmes, dont 96 % proviennent de troupeaux indemnes ( gE et gB ).
Le graphique 3 atteste d’une certaine stagnation de la proportion de troupeaux infectés, depuis 2018. Proportionnellement, les cheptels indemnes ont augmenté. Mais il reste difficile d’assainir les derniers troupeaux infectés. Cependant, chaque jour, le nombre de gE+ présents en Wallonie, en dehors des troupeaux d’engraissement, est en diminution constante. Le délai d’octobre 2023 accélérera le processus, tout en sachant qu’il restera tout de même des animaux gE+ dans les troupeaux réinfectés puisque, comme déjà dit plus haut, leurs détenteurs auront 4 ans pour éliminer ces bovins.
A la date du 2 mai 2023, les bovins gE+ sont au nombre de 4 657 ( graphique 4 ).
En termes de pertes de qualification indemne, 2022 fut très favorable ( graphique 5 ), contrairement à 2021, année au cours de laquelle une contamination chez un négociant a entrainé la perte de statuts indemnes chez une dizaine d’éleveurs. Donc si cela s’améliore globalement, attention au niveau des transports, risque toujours le plus élevé de contamination, justifiant pleinement les deux prises de sang lors de tout achat de bovin.
Le cas récent de contamination à l’origine de l’alerte IBRFin février dernier, à la suite du passage par le marché de Ciney de plusieurs bovins issus d’un troupeau récemment infecté, l’ARSIA a lancé un appel à la vigilance en matière de quarantaine après achat, accompagné de la liste des bovins ayant pu être contaminés durant leur transit. Le risque d’infection n’était pas connu au moment du passage de ces bovins par le marché ou dans les étables des négociants par lesquels ils ont transité ; il n’y a donc eu aucune infraction aux législations relatives aux échanges d’animaux ou à l’IBR. Pour rappel, l’infection de ces bovins avait pu être détectée grâce à la première prise de sang d’achat réalisée dans les troupeaux acheteurs. Le délai très court entre la date de sortie du troupeau vendeur et la date de prélèvement, ne laissait aucun doute sur le fait que l’infection de ces bovins avaient eu lieu dans le troupeau d’origine dont le statut IBR a été immédiatement suspendu. Le bilan sérologique réalisé dans ce troupeau a montré que l’infection était limitée à un seul lot d’animaux ayant passé la saison de pâture sur la même prairie et qu’il n’y avait pas eu de circulation virale durant la période de stabulation. Malgré une enquête épidémiologique poussée, l’origine de la contamination reste inconnue à ce jour, la prairie étant entourée de cultures mis à part une prairie occupée par les animaux d’un troupeau indemne dont le statut a été confirmé fin mars sur base d’un maintien négatif. |