Beau succès d’audience, pour une actualité qui concerne tous les éleveurs et négociants de Wallonie.
Le 10 mars dernier, près de 150 personnes se sont connectées pour participer, depuis leur ordinateur ou leur smartphone, à la première commission d’accompagnement proposée en visioconférence.
Jean-Paul Dubois, Directeur de la traçabilité et Jean-Yves Houtain, Directeur de l’encadrement sanitaire y ont présenté les raisons et modalités pratiques de ce grand changement officiellement annoncé le 1er mai prochain : la dématérialisation. En voici déjà les grandes lignes ; nous y reviendrons en détails dans nos éditions ultérieures, afin de vous tenir au mieux informé.e.s.
Pourquoi changer ?
Lors de son AG en 2015, l’ARSIA présentait déjà le concept de dématérialisation, développé à la demande de l’Agrofront et de l’AFSCA pour réduire les coûts de la traçabilité, notamment liés au passeport papier et aux frais postaux augmentés de 314 % en 20 ans.
Mais il s’agit d’une vision d’avenir aussi, d'une évolution et non une révolution, à laquelle l’Agriculture d’une manière générale participe, comme tous secteurs, en Europe et dans le monde.
Enfin, prévaut l’atout sanitaire. L’exemple de la lutte IBR est édifiant. En 2028, la Belgique devrait être indemne d’IBR. En Wallonie, nous avions en 2007, 57 % de troupeaux infectés. En 2022, il en reste 6 %. Ce changement dans le paysage sanitaire implique des enjeux totalement différents. Au départ il s’agissait d’assainir les troupeaux infectés par la vaccination massive. Maintenant, le défi est de protéger nos troupeaux indemnes. Ce n’est pas parce que cela va mieux que l’on doit être moins vigilant, bien au contraire, notamment au niveau des transports, car nous avons et aurons désormais beaucoup à perdre !
C’est là qu’apparait la faiblesse du papier : un bovin part en transit vers le marché ou directement dans le troupeau de destination. Son passeport ne précisant rien en termes de statuts IBR ou BVD, en théorie, le négociant est censé contrôler le statut «commercialisable ou non» du bovin avec des outils tels que l’envoi d’un SMS à l’ARSIA. Mais en pratique, le plus souvent seule la présence du passeport conditionne le départ du bovin. S’il s’agit d’un animal dangereux car positif ( gE+ ), bien que bloqué dans Sanitel, son transit va quand même se faire ; le seul endroit où l’on réalisera qu’il ne pouvait monter dans le camion sera soit à l’entrée du marché soit, au pire, à l’introduction dans son nouveau troupeau, au moment où l’ARSIA encode l’achat. Trop tard. Donc non, le système ne fonctionne pas aussi bien que les «anti démat’» l’avancent. Rien que pour l’IBR, annuellement près de 150 dossiers d’achats illégaux sont détectés, soit 2,7 dossiers à gérer chaque semaine à l’ARSIA. Ce n’est pas négligeable.
Idées reçues
Si en 2017, la décision fut prise d’étendre obligatoirement la pose de la boucle électronique à tous nos bovins, pour une application ultérieure optimalisée de la dématérialisation, elle n’est cependant pas indispensable.
Ensuite, le système ne pourrait pas fonctionner sans Internet. Oui, mais il ne doit pas être permanent car à chaque connexion au réseau disponible, les mises à jour des données se font automatiquement. DE plus, la RW travaille activement à la réduction des zones « blanches » en Wallonie.
Ce qui change
Le DI va disparaitre pour un « document de circulation ». Pour le suivi des mouvements, 3 voies d’enregistrement sont possibles : CERISE, applications mobiles ( CERISE mobile pour les éleveurs, Negotrans et Beefmove pour les négociants ) et papier.
Grande nouveauté en 2023, on ne parlera plus d’étable et de négociants mais bien de troupeau de négociant, lequel aura un numéro de troupeau, avec une implication sur les statuts IBR et des conditions particulières dont une dispense des prises de sang de contrôle, à la seule condition d’une traçabilité parfaite et enregistrée.
Il n’y a plus d’obligation de support « papier » à conserver pour pouvoir détenir ses animaux à la ferme. Nombre d’élevages travaillent déjà en « mode démat » depuis un certain nombre d’années grâce au portail CERISE qui permet d’enregistrer des mouvements sans papier.
Arrivée d’un nouvel outil en 2022 sur CERISE mobile, offrant la possibilité d’organiser des ventes et achats via un système sécurisé et confidentiel: transfert automatique du même lot de données étape par étape, sélection des animaux aisée, chronologie des étapes cohérente, vérification et contrôle avant validation, règles légales respectée et simplifiées, … Pour en savoir plus, découvrez une vidéo explicative de cette application sur notre site internet.