La Belgique était indemne de la fièvre catarrhale ovine (FCO) depuis le 5 juin 2023, mais elle est à nouveau infectée par la FCO depuis le 10 octobre et vient donc de perdre son statut indemne. En effet, chez un mouton du nord de la province d’Anvers, à Merksplas. l’infection par le sérotype 3 du virus de la langue bleue qui a récemment (début septembre) été détecté aux Pays-Bas, a été confirmée. Ce virus n’est pas contagieux et n’est transmis que par les piqures de moucherons (Culicoides). Il ne s’agit pas non plus d’une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmissible à l’homme.
Aucun symptôme de fièvre catarrhale ni de mortalité n’a encore été détecté chez les autres moutons de l’exploitation. Contrairement aux Pays-Bas (voir ci-dessous), aucun autre cas de BTV-3 n’a à ce stade été détecté en Belgique.
Suite à cette confirmation, l’ensemble du territoire belge devient une zone de restriction pour la fièvre catarrhale du sérotype 3. Cela signifie qu’il n’y a aucune entrave au commerce national: les ruminants peuvent circuler dans toute la Belgique sans conditions spécifiques liées à la FCO.
La vigilance est de mise!
La fièvre catarrhale ovine est une maladie à déclaration obligatoire: en cas de suspicion, contactez votre vétérinaire et l’Unité Locale de Contrôle de l’AFSCA pour effectuer les prélèvements nécessaires. Les frais d’analyse sont pris en charge par l’AFSCA.
Symptômes
Les moutons infectés par la fièvre catarrhale ont de la fièvre, perdent du poids, présentent de l’œdème facial, de la détresse respiratoire et des lésions dans la bouche créant de l’hypersalivation. Une boiterie due à une inflammation au niveau des onglons peut également apparaitre.
Chez les bovins et les caprins, en plus de ces symptômes, peut être observée une diminution de la production de lait.
Mesures de précaution
La maladie est causée par les piqûres de moucherons infectés par le virus de la fièvre catarrhale. La vaccination est la mesure préventive la plus appropriée à cet égard, mais aucun vaccin contre le sérotype-3 n’est disponible en Europe pour l’instant.
En hébergeant vos animaux pendant les périodes crépusculaires, vous pouvez réduire quelque peu les risques de piqûres, car ce sont les périodes où les moucherons sont très actifs. Vous pouvez également traiter les animaux et leur environnement avec des insecticides ou des répulsifs. Malheureusement, ces deux dernières mesures n’offrent pas une protection totale.
Un traitement ?
Puisqu’il s’agit d’une infection virale, seuls des médicaments de soutien et de confort peuvent être administrés aux animaux infectés, tels que des analgésiques, des anti-inflammatoires et éventuellement des antibiotiques en cas d’infections bactériennes secondaires.
Situation chez nos voisins
L’infection en Belgique est logique compte tenu de la situation aux Pays-Bas, où ce sérotype est responsable de plusieurs centaines de foyers, depuis son apparition détectée le 4 septembre 2023.
Printemps 2023, l’Allemagne a obtenu le statut de pays indemne de la FCO sur l’ensemble de son territoire.
Récemment, le Grand-Duché de Luxembourg a également retrouvé le statut indemne.
La France continentale est infectée par le sérotype 8 et le sérotype 4.
Conséquences sur les échanges commerciaux
La perte du statut indemne limite fortement les échanges d’animaux sensibles au virus de la FCO destinés aux autres États membres.
Depuis le 21 avril 2021, les mouvements de ces animaux vers d’autres États membres ne sont possibles qu’aux conditions prévues par le règlement délégué (UE) 2020/689. Étant donné qu’aucun vaccin n’est actuellement enregistré dans l’Union européenne pour le sérotype 3 de la FCO, les ruminants belges ne peuvent pas satisfaire aux règles générales relatives aux mouvements d’animaux, autres que les animaux de boucherie, vers d’autres États membres.
Mises à jour par l’AFSCA des procédures liées aux déplacements des animaux :
https://www.favv-afsca.be/santeanimale/fievrecatarrhale/mesures.asp
Animaux destinés à l’abattage
Le libre échange vers d’autres États membres n’est possible pour les animaux de boucherie, que selon les conditions suivantes :
- aucun cas de FCO n’a été signalé dans l’exploitation de provenance durant 30 jours
- les animaux sont transportés directement à l’abattoir de l’État membre
- l’exploitant de l’exploitation de provenance doit informer l’abattoir 48 heures à l’avance de l’arrivée des animaux.
Animaux NON destinés à l‘abattage
Les États membres peuvent autoriser l’entrée de ces animaux dans le cadre d’assouplissements spécifiques. Ces assouplissements varient d’un État membre à l’autre et peuvent être consultés sur le site de la Commission Européenne.