Les kits respiratoire et digestif vous permettent d'établir un diagnostic étiologique, de favoriser l’usage raisonné des antibiotiques et d'améliorer la prévention par le choix d'un (auto)vaccin ciblant l'agent circulant. Par ailleurs, ils permettent un suivi épidémiologique d'intérêt pour la collectivité. Voici les tendances observées en 2021.
Kit digestif
Avec une augmentation de son usage de 63% par rapport à 2020, le kit digestif a rencontré un grand succès, grâce aux aides financières et à ses protocoles larges et standardisés selon de l'âge du bovin, permettant un très bon taux d'élucidation. La grande majorité des demandes concernent logiquement les jeunes veaux (cf graphique 1).
Chez le jeune veau et en termes de fréquence, on retrouve par ordre de fréquence les cryptosporidies, les E. coli pathogènes (surtout, et en ordre décroissant, le CS31, le F17 et le F5) et le rotavirus.
Vient ensuite le coronavirus, moins fréquent mais hautement pathogène et le parasite giardia, souvent sous-estimé.
Chez le veau plus âgé , les coccidies pathogènes et/ou les parasites gastro-intestinaux ainsi que les Giardia sont les plus fréquemment retrouvés. On retrouve également et souvent des E. coli pathogènes (en ordre décroissant, F1, CS31 et Enterohémolysine).
Chez l'animal adulte, sont presque exclusivement identifiés des parasites gastro-intestinaux et coccidies, avec en tête les strongles gastro-intestinaux, suivis par eimeria bovis, les paramphystomes, moniezia et nematodirus.
Dans plus de 6 % des cas enfin, les animaux sont présumés porteurs de paratuberculose.
Graph. 2: Kit digestif - Répartition des principaux pathogènes digestifs identifiés selon l’âge chez le bovin, en 2021
Kit respiratoire
Avec une augmentation de son usage de 55 % par rapport à 2020, le kit respiratoire, combinaison de culture bactériologique et de PCR, vise à mettre en évidence les agents respiratoires primaires, responsables de broncho-pneumonie infectieuse enzootique (BPIE).
Les bactéries de la famille des pasteurellacées étant réputées commensales du système respiratoire supérieur, le graphique de prévalence annuelle porte sur les prélèvements respiratoires profonds afin d'approcher avec plus de fiabilité le lien entre l'agent détecté et la maladie.
Pasteurella multocida est régulièrement retrouvée sur poumon sans lésions apparentes au contraire des autres pathogènes.
Le RSV est encore détecté dans près d'1 prélèvement sur 5.
L’évolution des prévalences au cours de l'année a été également estimée sur base des résultats des écouvillonnages nasaux profonds.
Bien que la fréquence des BPIE soit plus élevée en hiver, l'effet saisonnier est très marqué pour les virus PI3 et RSV.
Ce dernier se concentre particulièrement sur la fin de l'hiver, avec un pic important en février (34% des PCR positives) (cf. graphique 4).
Cette tendance est nettement moins prononcée pour les bactéries.
Graph. 3 : Kit respiratoire - Prévalence des pathogènes respiratoires diagnostiqués par PCR, sur prélèvements profonds
Graph. 4 : Kit respiratoire - Prévalence du virus RSV diagnostiqué par PCR en 2021
Graph. 5 : Kit respiratoire - Prévalence du virus PI3 diagnostiqué par PCR en 2021
Vu la diversité des causes de diarrhée et de bronchopneumonie et leurs impacts sur la santé des bovins, vu le tarif attractif des kits digestif et respiratoire (respectivement 15 € et 25 € pour un éleveur cotisant wallon) et la gratuité des antibiogrammes, n'hésitez pas à en parler avec votre éleveur pour y recourir au besoin.