Mouches, poux, acariens,… autant de parasites susceptibles d’infester les troupeaux d’ovins et de caprins. Tous sont qualifiés de parasites « externes » parce qu’ils se localisent et causent des lésions au niveau de la peau des animaux. Bien les différencier est essentiel : il en va de l’efficacité des moyens de lutte déployés. Petites causes peut-il sembler mais lourdes conséquences à vrai dire. Tour d’horizon des principaux parasites rencontrés et des stratégies de gestion de ces infestations.
« Mise en garde » préalable
La gestion des infestations parasitaires externes peut, pour certains éleveurs, représenter un véritable casse-tête. D’une part, la maîtrise des populations d’insectes n’est pas chose facile mais les échecs de traitement sont également nombreux. Les raisons principales ? Un produit inadapté et/ou une voie d’administration inadéquate. Fréquemment, les conditions d’environnement jouent aussi en défaveur du troupeau : une météo favorable au développement des insectes, une hygiène douteuse dans les loges, des conditions sanitaires bancales,… Gérer l’infestation (ou prévenir son apparition) suppose donc une maîtrise de bien des facteurs !
Des inégalités entre moutons et chèvres
De tous les petits ruminants, les moutons sont clairement les plus fréquemment victimes de problèmes parasitaires externes. Maintenant chaleur et humidité, la laine est, en effet, un nid douillet et rêvé pour bon nombre de parasites qui s’y installent volontiers. La tonte est ainsi une manière très efficace de se prémunir contre les infestations.
Quels malfaiteurs suspecter ?
Maladie / Agent |
Période(s) / Moment(s) à risque | Signes / Lésions associés | Localisation des lésions |
Gale psoroptique |
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Myiase |
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Poux broyeur/piqueur |
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Mélophage |
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Gale chorioptique |
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Gale sarcoptique |
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Chez la chèvre, l’état général de l’animal peut rapidement se dégrader et conduire à la mort de l’animal. |
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Les principaux parasites externes rencontrés dans nos contrées sont les acariens responsables de gale, les mouches responsables de myiases, les poux (broyeurs et piqueurs) et les mélophages (ou « faux poux » du mouton). Ils sont tous responsables de troubles cutanés pouvant facilement être distingués en fonction de leur moment d’apparition, des signes présentés par l’animal et la localisation de ceux-ci. Le tableau récapitulatif proposé ci-dessous peut vous servir de guide dans cette distinction.
Les conséquences
Les infestations parasitaires externes ne sont pas sans conséquence pour les animaux concernés. Si certaines d’entre elles peuvent conduire à la mort de l’animal sans prise en charge rapide, elles auront toutes des répercussions sur l’état général de l’animal et ses performances, peu importe son âge, peu importe sa taille.
Prévenir les infestations externes
Les stratégies de prévention sont divisées en trois catégories :
l’évitement = Ecarter le risque par adoption de stratégies de conduite adaptées
- Traiter les plaies et blessures externes
- Gérer les verminoses gastro-intestinales
- Tondre les animaux
- Respecter une quarantaine lors de l’introduction d’un nouvel animal
les solutions allopathiques = Administrer à l’animal un produit chimique dit « répulsif »
Plusieurs produits existent sur le marché. Pour la plupart, ils sont appliqués sur le dos de l’animal. Attention toutefois à l’effet « lavage » des intempéries qui peut clairement réduire l’efficacité du produit. N’oubliez donc pas de répéter leur application.
les solutions alternatives = Administrer à l’animal un produit naturel aux propriétés jugées « répulsives »
Ces produits naturels existent sous de multiples formes : spray à base d’huiles essentielles, bloc ou seau à lécher,… Leur efficacité est variable. Renseignez-vous.
Traiter les infestations externes
Quelques règles doivent absolument être respectées pour garantir la pleine efficacité du traitement entrepris :
- il est fondamental de traiter tous les animaux du troupeau ou d’un même lot
- il est nécessaire de choisir l’antiparasitaire en fonction du problème observé
- il est conseillé de traiter par temps sec lorsqu’un produit à appliquer sur la peau est administré
- il est primordial de désinfecter et désinsectiser les locaux, le matériel d’élevage et le véhicule de transport
- Ne traitez jamais à l’aveugle. Un bon diagnostic est essentiel.
Enfin, un parasite n’est pas l’autre. Certains se développent en surface de la peau, d’autres y creusent des galeries et s’enfoncent en profondeur dans les tissus, d’autres encore se cachent dans les conduits auditifs. Le bon traitement réside donc dans le choix de la bonne molécule mais aussi de la bonne voie d’administration.