Les 18 et 19 avril derniers, l’ARSIA participait à la réunion annuelle des Fabricants Européens d’Autovaccins (EMAV) qui se tenait cette année à Paris. L’EMAV est une association qui combine les intérêts des principaux producteurs européens d’autovaccins destinés tant aux animaux d’élevage que de compagnie et exotiques. L’ARSIA est membre de l’EMAV depuis 2019, année de sa création.
Le fait d’être inclus dans ce « club » discret mais très actif en coulisses est à la fois un honneur et un avantage crucial pour notre organisation. En effet, cela nous donne l’occasion de faire partie des nombreux acteurs qui travaillent à définir le futur des autovaccins en Europe. A l’issue de la réunion, son président le Dr. Klaus-Peter Behr a déclaré 2022 année faste pour EMAV ; en effet, d’importants projets ont pu être finalisés, telle la publication de l’article sur les positions clés des fabricants relatives à la future mise aux normes « Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF, ou GMP en anglais) » de la production des autovaccins au sein de l’Union Européenne.
Selon son président, l’image de l’EMAV en tant qu’acteur à part entière de l’effort européen d’harmonisation s’en est trouvé renforcée. L’on a tendance à oublier que l’autovaccination est une thérapie dont les origines remontent à la genèse des sciences vaccinales ; c’est donc un principe thérapeutique qui a largement fait ses preuves. L’usage des autovaccins fut longtemps en déclin, ayant subi la concurrence de l’utilisation généralisée des antibiotiques et l’avènement de multiples nouveaux vaccins commerciaux dans la sphère vétérinaire. Cependant, ces dernières années ont vu une recrudescence des autovaccins sur le marché du médicament vétérinaire, largement due à la rationalisation de l’usage des antibiotiques et à l’apparition de souches pathogènes mutantes peu ou moins sensibles à la couverture immunitaire offerte par les vaccins commerciaux.
L’ARSIA, dans le cadre de son rôle d’acteur incontournable de la santé animale en région wallonne, produit et positionne des autovaccins vétérinaires bactériens en Wallonie depuis 1977 ; elle est d’ailleurs le seul producteur d’autovaccins en région francophone. Cet état de chose est le reflet de l’importance que revêt «l’outil prophylactique autovaccin» tant aux yeux de l’ARSIA qu’à ceux de ses partenaires en élevage. Cette importance s’en trouve d’autant renforcée ces dernières années par la crise sanitaire mondiale causée par l’antibiorésistance et la volonté croissante d’utiliser des solutions thérapeutiques alternatives. Il faut cependant savoir que la réglementation n’autorise l’usage des autovaccins que lorsqu’un vaccin commercial adéquat n’est pas disponible. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette situation de carence se présente relativement fréquemment et peut être due à divers facteurs tels la rupture de stock temporaire ou l’abandon définitif de la production du vaccin commercial. Il existe également des germes contre lesquels il n’existe tout simplement pas de vaccin commercial. En termes de qualité de la production, la devise de l’ARSIA est «un autovaccin c’est d’abord un bon diagnostic». En effet, c’est la bactérie causant la maladie dans le troupeau qui va elle-même être à la base de la fabrication de l’autovaccin pour ce dernier ; il en résulte donc généralement un produit très «antigéniquement» adapté à la réalité du troupeau. Enfin, la gamme des autovaccins vétérinaires mis à disposition des acteurs du monde de l’élevage par l’ARSIA afin d’empêcher ou de réduire certaines nouvelles infections dans les troupeaux ciblent des bactéries pathogènes variées ; on y trouve ainsi les mycoplasmes qui causent des infections respiratoires, les entérobactéries à l’origine de diarrhées ou encore des combinaisons de ces derniers. Last but not least: de nouveaux autovaccins contre certaines pathologies ne possédant pas encore de solutions vaccinales sont à l’étude au sein de notre équipe de Recherche et Développement !