Organisé par le GAL Pays des Tiges et Chavées et le GAL Condroz Famenne ( voir encadré ci-dessous ), un « coin d’étable » a réuni une dizaine d’éleveurs condruziens autour des thèmes de l’ambiance d’étable et du parasitisme des bovins, développés par deux vétérinaires de l’ARSIA.
La visite de l’exploitation de Caroline et Yves Herbiet, à Assesse, a ensuite permis d’appliquer la théorie à la pratique, notamment grâce à l’observation in situ de différentes dispositions d’étables et de réflexions/ questions sur leur ventilation naturelle.
Sous un ciel bleu et un soleil généreux, ce sont toutes et tous un peu plus riches au terme de cet échange qu’éleveuses et éleveurs, animateurs des GAL et conférenciers l’ont clôturé convivialement autour de savoureux sandwichs, et d’une bière, locale, cela va de soi… !
Ci-après, nous prolongeons à votre intention le partage de ces informations…
Ambiance d’étable :
pourquoi, pour qui ?
L’exposé du Dr Vét. Francois Claine portait essentiellement sur le bâtiment soumis à la ventilation naturelle, modèle le plus observé, même si certains s’équipent de dispositifs dynamiques, compte tenu, changement climatique oblige, des variations au cours de l’année et d’année en année... La ventilation influence la santé, la croissance, la production, le bien-être, la durabilité des infrastructures, voire l’image de l’exploitation ; en un mot, la pérennité de l’entreprise agricole.
Les quatre « fondamentaux » sont l’orientation du bâtiment, la vitesse de l’air, l’humidité et la température. L’orateur insiste, « Pour le bovin, le sauna, c’est dur. Le hammam, c’est le pire ! ». Le confort climatique évolue selon l’âge de l’animal. De tous, ce sont les veaux qui souffrent le plus d’une ambiance d’étable déficiente. Plus le bovin grandit, plus il gagne en « puissance de chauffe », avec le développement des pré-estomacs et de la rumination. D’une manière générale, il se plait davantage dans des températures fraîches qu’élevées. Un veau, de 24 heures de vie jusqu’à 15 jours, à 3 à 4 degrés C °, au sec et sans courant d’air, ça passe. Au froid et mouillé, ça casse… C’est pourquoi selon l’orateur, des veaux logés dans des bâtiments conçus pour adultes, à moins d’adaptations, peuvent difficilement grandir sans dégâts. Le stress thermique apparaît lors de la mauvaise combinaison des facteurs température/humidité. D’où l’importance du renouvellement d’air.
Le bâtiment, pratiquement
L’orientation du bâtiment doit, idéalement et autant que possible, exposer les longs pans perpendiculairement à l’axe sud-ouest / nord-est des vents dominants. Dans le cas contraire, le bâtiment est en situation de courants d’air. En été, cela peut paraitre intéressant, mais cela se limite in fine à ventiler le couloir central et les cornadis, ce qui n’est pas vraiment utile aux résidents …
La ligne de faîtage doit être non couverte, suffisamment large, sans quoi le tirage sera insuffisant, voire nul … ou même inversé.
Les brise-vents latéraux ( bardage, filet, toile, panneau translucide perforé, … ) se caractérisent par leur efficacité au vent. Mais attention aussi au coefficient multiplicateur, valeur chiffrée indiquant la surface de brise-vent nécessaire pour correspondre précisément au besoin de renouvellement d’air des animaux, dans le bâtiment.
Les améliorations possibles
Ventiler, grâce à des ventilateurs, lorsqu’il n’y a pas de vent : ventilateurs brasseurs ou ventilateurs « canon », plus efficaces mais plus onéreux. Les ventilateurs brumisateurs, bonne idée quand il s’agit de « rafraîchir » le bovin, mais sans le « mouiller » pour autant et sous ventilation adéquate.
Observez le couchage de vos bovins. Non uniforme ?
Il y a un problème… les bovins cherchent les lignes de flux là où ils se sentent bien !
Isoler est intéressant pour maîtriser les écarts thermiques et leurs conséquences sur les animaux. Ce faisant, l’effet « cheminée » est de plus amélioré.
Éclairer, car nos bovins ne sont pas cavernicoles… mais attention en été à l’impact direct du soleil en toiture ! Opter pour une luminosité générée via les longs pans de façade est préférable.
Le GAL ( Groupe d’Action Locale ) Pays des Tiges et Chavées et le GAL Condroz Famenne ...... sont des asbl œuvrant pour le développement durable en milieu rural. Le premier concerne les communes d’Assesse, Gesves et Ohey ; le second, Havelange, Hamois, Ciney et Somme-Leuze. Composés d’une majorité de citoyens mais aussi d’élus communaux, leurs actions reposent sur un partenariat entre les communes et les forces vives de ces entités. Leur motivation première : que perdure un lieu de vie de qualité pour tous les citoyens, de toutes les générations. Leurs projets apportent dès lors des solutions concrètes pour le territoire et ses habitants, dans autant de domaines que l’agriculture, la forêt/filière bois, le logement, la transition énergétique, l’action sociale, l’aménagement du territoire, la mobilité douce, le tourisme vert,… Dans cet esprit, les équipes des GAL travaillent chaque jour à concevoir, organiser et animer nombre d’activités : partages de savoir, campagnes de sensibilisation, ateliers, formations, publications techniques,… En particulier, les deux GAL travaillent en synergie depuis plusieurs années sur les questions de l’autonomie alimentaire des élevages. Une trentaine d’éleveurs ont été accompagnés par les GAL afin d’adapter leurs pratiques vers plus d’autonomie. Un groupe de 20 éleveurs s’est à présent constitué avec la volonté de pérenniser cet accompagnement. En collaboration avec le Comice agricole du Condroz, les GAL ont obtenu un financement permettant à ces éleveurs de bénéficier des conseils d’un agronome, Maxime Albanese. Les GAL travaillent par ailleurs avec les structures telles que l’ARSIA, l’Awé, Fourrages Mieux et Natagriwal, en organisant des formations et des temps d’échange, appelés « Coin d’étable » ou « Coin de champ ». Il s’agit d’associer accompagnement personnel et restitution bénéfique des informations recueillies vers toutes et tous. De larges moments d’échange et de partage sont prévus ; chaque producteur a la parole pour donner son avis et partager son expérience sur la thématique. C’est dans ce contexte que le « coin d’étable » a été organisé en février avec l’équipe vétérinaire de l’ARSIA, à Maillen, suivi d’une visite en ferme. Découvrez-les sur leur site ! |
Parasitisme interne et externe : gérer mieux et durablement
InterneIl s’agit de vers ronds (bronchite vermineuse, ostertagiose), plats (grande douve hépatique, petite douve), plats lancéolés et d’autres parasites unicellulaires qui se partagent le système digestif ou pulmonaire de nos bovins. Ces parasitoses représentent un coût, des pertes, un impact environnemental lié à l’effet écotoxique des antiparasitaires, d’où l’intérêt d’une gestion raisonnée et raisonnable. En rappel de notre édition du mois de janvier - toujours consultable sur notre site internet-, l’ARSIA propose un abonnement «parasito», à un coût modique, alliant comptage des œufs de vers dans les matières fécales et prises de sang, réparties selon un calendrier adéquat au cours de l’année, dès le mois de mars. C’est le moment de d’inscrire, si vous le souhaitez! Parlez-en à votre vétérinaire et contactez l’ARSIA et/ou son site pour plus d’infos. |
ExterneTiques, mouches, poux, acariens ( gale ), champignons… autant de parasites externes infestent la peau des animaux, parfois à tel point qu’en venir à bout représente un réel défi ! Le Dr Vét. Ludivine Tillière insiste, « les identifier est essentiel : il en va de l’efficacité des moyens de lutte déployés ». Pour cela, votre vétérinaire est la première personne à consulter ! En effet, la maîtrise des populations de parasites n’est pas aisée, mais les échecs de traitement sont également nombreux ; soit le produit est inadapté, soit la voie d’administration est inadéquate. Fréquemment, les conditions d’environnement jouent en défaveur du troupeau : une météo propice à la prolifération, l’hygiène dans les loges, des mauvaises conditions sanitaires,… Prévenir
Traiter - Votre vétérinaire vous conseillera les molécules insecticides appropriées au parasite, à administrer en respectant quelques règles importantes: traiter tous les animaux du troupeau ou d’un même lot, traiter par temps sec en cas d’application cutanée et enfin, certes lourde mais indispensable mesure, désinsectiser aussi les locaux, le véhicule de transport, … Enfin, l’immunité fait partie intégrante de la gestion de la lutte anti-parasitaire ; une bonne immunité limitera l’utilisation de traitements allopathiques, parfois menée à grande échelle. |