Le Kit « Vente » ou comment limiter le risque d’introduire une maladie dans son troupeau?

Lorsque vous souhaitez vendre ou acheter un bovin, recourir au préalable au kit vente est extrêmement judicieux. Pourquoi et comment ?

Tout comme pour le Kit « Achat », à partir d’une prise de sang, il s’agit de détecter la présence de germes pathogènes dont l’animal mis en vente serait porteur sans le manifester extérieurement, mais qui peuvent néanmoins en transmettre la maladie, à savoir : la salmonellose, la néosporose, la paratuberculose, la mycoplasmose, la leptospirose et la fièvre Q.

Pourquoi privilégier le kit vente au kit achat ?

Pour l’acheteur ( et la collectivité )

  • 100 % de biosécurité : si risque par rapport à un pathogène il y a, il sera détecté avant de quitter le troupeau du vendeur et n’aura pas l’occasion de se diffuser dans le troupeau de l’acheteur.
  • Si l’animal a été testé avant la vente, l’acquéreur ne doit plus le faire à l’achat, à la condition que le transport du bovin soit totalement « biosécurisé ».
    En 2023, seuls 30 % des achats bovins ont été testés ( hors troupeaux d’engraissement purs ).
    Mais parmi ceux-ci, près de 70 % étaient favorables et rassurants, tant pour l’acheteur que le vendeur !

Pour le vendeur

  • Éviter des frais inutiles, si l’animal se révèle chez l’acheteur positif à un des tests du kit Achat et qu’une convention entre le vendeur et l’acheteur stipule de reprendre l’animal détecté porteur d’une maladie ( gain d’un « Aller-Retour » ).
  • Le Kit « vente » apporte une plus-value commerciale en rassurant l’acheteur sur le plan sanitaire.

Quand réaliser le test ?

Le plus près possible de la date de la vente et selon le temps nécessaire pour obtenir les résultats. 95 % des résultats d’analyses sont fournis endéans les 7 jours avec un délai moyen de 4 jours, à dater du jour de réception de l’échantillon au labo. La prise de sang peut donc être réalisée et envoyée au laboratoire 8 jours avant la vente.

Un investissement relativement léger

Le coût varie selon le sexe et l’âge de l’animal (voir tableau). Les éleveurs cotisants à la mutuelle arsia+ bénéficient d’une ristourne. Le test obligatoire pour l’IBR est inclus dans les analyses.

Points d’attention !

  • Le kit Vente ne prémunit pas contre une infection lors du transport. La quarantaine à l’arrivée reste indispensable… et obligatoire !
  • Le kit Vente ne dispense pas des prises de sang obligatoires à l’achat ( IBR, besnoitiose, … ).

La recommandation de l’ARSIA

D’une manière générale, nous recommandons à tout acheteur de signer au préalable avec le vendeur une garantie de convention sanitaire, dont un modèle est disponible ici. Y sont reprises les maladies citées en début d’article, non reconnues comme vices rédhibitoires, mais testées dans les Kits « Achat/Vente » proposés par l’ARSIA. Les maladies à vice rédhibitoire sont la paratuberculose, la néosporose et la besnoitiose.

Que faire si le bovin à vendre est positif ?

Si vente il y a quand même, elle se fera en connaissance de cause. En tout cas, le vendeur sera pour le moins au courant qu’une ou plusieurs maladies sont présentes dans son élevage… Il peut alors prendre les précautions nécessaires, ne pas engager de frais et de risques liés à un déplacement et au besoin répéter le test sur l’animal. Il faut voir au cas par cas, selon la maladie, le sexe, l’âge, la destination de l’animal. Et surtout, sans tarder, en parler à son vétérinaire et contacter le service de l’administration de la santé de l’ARSIA pour envisager les solutions éventuelles et prendre les dispositions qui s’imposent.

Matière à réflexions…

Parce qu’il s’agit d’un animal, d’un germe pathogène, d’une maladie, parce que le labo travaille avec du « vivant » et donc avec ses aléas, un résultat n’est jamais garanti, à 100 % s’entend. Derrière un résultat négatif à la vente, il reste toujours le risque d’un résultat « faussement négatif ». L’animal peut se révéler positif chez l’acheteur dans les semaines suivantes, à l’occasion d’un test ou parce que la maladie s’exprime … En réalité, en termes d’épidémiologie, la garantie idéale est celle d’un statut « troupeau indemne de… » ! Les éleveurs et notre association ne le savent que trop, c’est une toute autre démarche, relevant d’un travail collectif de longue haleine et coûteux. Les luttes contre la BVD et l’IBR en attestent, mais dès le résultat abouti, l’investissement porte toujours ses fruits. C’est pourquoi l’ARSIA propose aussi aux éleveurs d’autres plans de lutte libres contre la néosporose, la paratuberculose et travaille actuellement sur la salmonellose, la mycoplasmose, la maladie de Mortellaro ( voir en page 3 ) …

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