Voici quelques chiffres particulièrement parlants mais toujours aussi alarmants quant à l’évolution des différents secteurs de l’élevage en Wallonie.
Bovins
Durant la dernière décennie, le secteur bovin wallon a perdu 1/5 de ses troupeaux et 16,44 % de ses effectifs (tableau et graphique 1). Mais l’érosion du secteur tend à s’accélérer ces 5 dernières années. Il faut également noter qu’après de nombreuses années de lente progression, le nombre moyen de bovins par exploitation s’est stabilisé autour de 113 bovins/troupeau. Si l’effectif laitier est relativement constant en Wallonie, il continue sa progression en Flandre : +1,1 % en 2023.
La Wallonie reste principalement orientée vers la production de viande avec 63 % des effectifs de type racial viandeux. La situation est inverse en Flandre dont un cheptel majoritairement orienté vers la production laitière à hauteur de 60 % des effectifs.
Naissances, ventes, mortalité, commerce
Les naissances ont baissé de 14,5 % en 10 ans et cela en accélérant ces 5 dernières années. En 2023, les naissances s’élevaient à 410 603 en Wallonie. A noter que par rapport au cheptel total, le pourcentage de naissances est en hausse. Si cette tendance se confirmait, cela pourrait indiquer un recul de l’engraissement. Le pourcentage de vente d’animaux par rapport au cheptel total est quant à lui en légère baisse. Le taux de mortalité moyen reste stable à 5,49 %. L’importation de bovins est en forte chute en 2023 : – 30 %. Cette situation est en partie explicable par les problèmes sanitaires rencontrés notamment par nos voisins français. Par contre, les exportations sont stables.
Traçabilité
Les ventes de boucles sont en légère hausse en 2023 (429 538 boucles) et le taux de perte poursuit sa diminution pour enfin retrouver un niveau équivalent à 2017, soit 3,24% de retagging. Les difficultés liées aux premières boucles à prélèvement BVD semblent donc bien derrière nous !
Les notifications de naissance et de sorties via Cerise continuent leur progression : l’évolution de la déclaration de naissances via CERISE versus via Papier ( 84,2% – 15,8% ) est en hausse de 2% par rapport à 2022. Les notifications d’achat via Cerise représentent quant à elles actuellement 21 % des notifications.
Ovins / Caprins / Cervidés / Camélidés
Au sein du secteur des Ovins, Caprins, Cervidés (OCC ), les Camélidés ( C ) sont désormais également soumis aux obligations d’identification et comptent 83 troupeaux wallons. Les effectifs ovins sont stables depuis 2021 avec 7 856 troupeaux en 2023. Il en va de même pour les caprins ( 3 462 ) et les cervidés (542 ) ( graphique 2 ).
Porcs / Volailles / Lapins
Le secteur de la volaille est en légère progression de 4 % avec 1 267 troupeaux.
La Wallonie dénombre également 36 élevages de lapins et 1 575 élevages porcins ; le nombre de troupeaux porcins reste assez stable.
Par contre, le nombre de boucles délivrées aux naisseurs continuent de s’effondrer soit – 45 % en 3 ans !
Quelques réflexionsLes premières statistiques sur l’évolution du cheptel wallon en 2023 confirment les tendances des années précédentes : baisse du cheptel bovin, stabilisation du cheptel ovin-caprin-porcin et légère hausse pour les volailles. Le déclin de l’effectif bovin et tout particulièrement allaitant n’est pas nouveau mais il faut pointer une accélération du phénomène ces 3 dernières années. Ce constat est similaire à celui posé chez nos voisins français qui ont connu une baisse importante du cheptel bovin en 2022 ( -3 % en bovin allaitant et -2,3 % pour le cheptel laitier – Chiffres Idele ). Tout comme chez nous, la baisse de production est compensée par une hausse des importations de viande qui devrait perdurer en 2024. Durant l’année 2022, on remarque en Belgique une baisse de la production nette de viande (abattage) de 6,8 % par rapport à 2021. Cette production globale nette est la plus basse enregistrée depuis 2010. Cette évolution touche toutes les espèces animales : -3,6 % pour les bovins, -9,5 % pour les porcins, -17,8 % pour les ovins-caprins, -12,9 % pour les équidés, -1,3 % pour les volailles et -7,6 % pour les autres espèces. Au niveau des quantités de viandes disponibles sur le marché intérieur, la diminution de la production nette est en partie compensée par une diminution des exportations de viandes et de préparations à base de viande de 5,4 % et une augmentation des importations de 3,3 % ( Statbel-bilan d’approvisionnement 2022 ). Ce qui tend à laisser penser que la réduction du cheptel belge n’a que peu d’impact sur la gestion de l’offre, l’aval de la filière bovine s’approvisionnant hors de nos frontières. |
